La bienveillance au travail est-elle un frein ou un moteur ?
Il m’arrive d’être interpellée par des dirigeants sur la notion de bienveillance dans les contextes où il y a « trop » de bienveillance. Où la « bienveillance » finit par empêcher de se dire ce qui ne va pas et, au lieu de créer un environnement favorable au changement, fige dans le statu quo.
Les risques de dérive de la bienveillance au travail
Il y a plusieurs raisons à la dérive. Le plus souvent, la notion de bienveillance est mal définie. Avec le temps, elle est mal pratiquée et n’est plus comprise. Alors, par manque de technique (du feedback notamment) ou manque de courage, la confusion et les dérives s’installent. Dont celle de ne plus pouvoir émettre une remarque négative. L’environnement de travail, bienveillant en apparence, devient alors toxique au fond et parfois d’une grande violence. Ainsi, les contextes où le turn over est faible, dans lesquels le fait de préserver la relation prime, sont particulièrement sujets à ce paradoxe.
Comment installer une bienveillance saine et productive au travail ?
Ainsi, ce qu’il faut faire pour créer un contexte utile de bienveillance :
- Définissez ce que vous entendez par être bienveillant. Pour ma part, je préfère le terme de respect et d’écoute mutuels.
- Expliquez ce que le comportement bienveillant signifie ou pas, exemples de situations à l’appui. Par exemple : être bienveillant ce n’est pas faire exclusivement des feedbacks positifs. Vous pouvez encourager à faire des feedbacks d’amélioration en développant l’écoute.
- Pratiquez de manière courageuse : pour faire comprendre le bon équilibre entre tolérance et exigence.
Dans le contexte actuel, de rapports de forces et de repli, il y a une recherche de bienveillance à l’intérieur comme un rempart protecteur. C’est l’occasion de préciser clairement ce mode de relations dans l’entreprise. Pour en faire un outil puissant qui renforce le collectif pour gagner à l’extérieur.